Vue sur Ao-ike, l'« étang Bleu », depuis la plate-forme d'observation (Photo: Justin Velgus)

Jūniko: les « Douze Lacs »

Une eau cristalline au cœur d'une forêt luxuriante

Vue sur Ao-ike, l'« étang Bleu », depuis la plate-forme d'observation (Photo: Justin Velgus)
Julian Bohler   - 4 min read

En 1704, un grand tremblement de terre frappa le nord d’Akita, région où les tremblements de terre sont d’ordinaire plutôt rares. La catastrophe fut si dévastatrice qu’une partie du relief de la préfecture voisine d’Aomori s’en trouva modifiée à jamais. Des pans entiers de montagnes s’effondrèrent, des rivières furent déplacées, de nouveaux cours d’eau apparurent et le sol, qui entrait en fusion, se déroba. Des années plus tard, après que la nature eut repris ses droits, l’homme put admirer ses nouvelles merveilles : des lacs et des étangs cristallins. Située au niveau de la ville de Fukaura, cette zone se trouve à proximité du parc naturel protégé de Shirakami-sanchi. Cette destination touristique, véritable joyau de la nature, s’appelle Jūniko, les « Douze lacs ».

En réalité, contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, cette région des « Douze lacs » comporte au total 33 lacs et étangs. Il parait que l’on peut voir douze lacs depuis le sommet du mont Ōkuzure, mais que les autres sont cachés par la forêt dense et mystérieuse de Shirakami-sanchi. De tailles et de profondeurs variables, le moins profond fait un peu moins de deux mètres tandis que les plus grands, comme celui d’Ōike (le « Grand lac »), dépassent allègrement les 27 mètres ! Tous ont en commun le fait d’avoir une eau extrêmement claire, à tel point que l’on peut voir le fond de certains étangs. L’eau de pluie, naturellement filtrée par une forêt de hêtres très dense, contribue à remplir les nappes phréatiques et à maintenir le niveau d’eau des lacs de la région.

Ao-ike, l’« étang Bleu », est le plus célèbre de tous. Facilement accessible, à environ quinze minutes de marche du centre d’information, il est difficile d’imaginer une telle merveille sans la voir de ses propres yeux. Mes photos ne permettent d’ailleurs pas d’apprécier ce site naturel, d’une beauté fascinante, à sa juste mesure. Là, entouré d’arbres (et probablement de touristes), se trouve un étang du bleu le plus pur. Et cette teinte attire le regard jusqu’aux plus grandes profondeurs. Plus mon regard se posait sur la surface, plus j’avais l’impression d’entrer en contact avec une force mystérieuse. D’autres personnes ont du vivre la même expérience, j’en suis sûr, car une plateforme d’observation a été construite le long du sentier. De nombreux visiteurs viennent seulement voir cet étang, mais je vous conseille personnellement d’aller aussi découvrir les autres, puisqu’ils ont chacun leur particularité.

Depuis Aomori, le train express Resort Shirakami vous permet d’accéder aux lacs de Jūniko en trois heures environ. De la préfecture d’Akita, vous pouvez également rejoindre Jūniko depuis Hirosaki, toujours en train, en 2 heures et 10 minutes cette fois-ci. Shirakami-sanchi est une région montagneuse, mais que vous optiez pour le train ou la voiture, vous profiterez de paysages spectaculaires le long de la côte ou à travers certaines zones de forêts. Une fois sur place, vous aurez tout le loisir de dégourdir vos jambes le long des sentiers de marche, pour enfin ne faire plus qu’un avec la nature.

Julian Bohler

Julian Bohler @julian.bohler

Born in France, I was twenty years old when, passing by a local bookstore, a book about Japanese characters caught my attention. This was my first encounter with Japan, and one that would change my life in many ways. Earning a degree in Japanese Studies with a major in Japanese religions and f...