Depuis 1994, le centre international de la grue japonaise d'Akan est une structure importante dans la préservation de l'espèce menacée, la seule qui hiverne au Japon. Reconnaissable à sa calotte rouge caractéristique et aux pas de danse qu'elle effectue, elle peut y être observée toute l'année.
Elles ne le savent pas, mais les grues japonaises doivent beaucoup à Yamazaki Sadajiro. Car le modeste fermier, voyant les nombreux oiseaux qui n'arrivaient pas à se nourrir dans les neiges de l'hiver, a été le premier à leur donner de la nourriture. Lancées en 1950, ces poignées de fourrage – normalement destinées à ses laitières – sont depuis devenues une habitude.
La collaboration entre l'homme et l'oiseau tricolore s'est poursuivie les années suivantes. D'autres lieux sont devenus des rendez-vous d'hiver pour les grues, notamment à proximité d'une école de Tsurui. Puis les scientifiques se sont rendus compte que ce coup de pouce humain permettait de stabiliser le nombre d'oiseaux, qui n'arrêtait pas de baisser depuis le début de l'ère Meiji au point que l'espèce soit menacée de disparition. Trois sites d'alimentation existent aujourd'hui, à Akan, à Tsurui et au niveau de la rivière Onnenai.
Le problème de la nourriture en hiver n'en est plus un pour les 1500 grues japonaises, dont plusieurs centaines hivernent chaque année dans les zones humides et sur les bords de la rivière de Kushiro. Sur le site où Sadajiro a tout commencé, se dresse depuis 1977 un observatoire qui permet d'observer les oiseaux quand elles viennent s'alimenter là en hiver.
De l'autre côté de la route 240, ouvert 17 ans plus tard, le centre international de la grue japonaise d'Akan permet d'en apprendre plus sur la tancho, son nom japonais. Plusieurs grues y vivent en captivité dans des zones humides reconstituées, pour assurer la pérennité de l'espèce en cas de maladie chez leurs congénères qui se dispersent autour d'Hokkaido pendant l'été.
Le centre est également un lieu d'étude, où les chercheurs s'intéressent au comportement et à la biologie de la seule espèce de grue purement japonaise. Deux autres espèces se rencontrent dans l'archipel, (la grue à cou blanc et la grue moine) mais elles ne s'y reproduisent pas. Depuis 1954, l'oiseau apparaît sur le logo rouge de la Japan Airlines.