Le Daibutsu-den (salle du grand Bouddha) au printemps (Photo: Celine Villeneuve)

Tôdai-ji, Le Grand Temple de l’Est

L'antre du Bouddha de bronze de Nara

Le Daibutsu-den (salle du grand Bouddha) au printemps (Photo: Celine Villeneuve)
Celine Villeneuve   - 5 min read

Symbole de la ville de Nara, le Tôdai-ji est l’illustre demeure du Grand Bouddha de bronze (Daibutsu). Il figure à juste titre parmi les visites incontournables de l’ancienne capitale japonaise.

Commandé par l’empereur Shômu, alors désireux de faire du Japon un Etat Bouddhiste, le temple fut achevé en 752. Cette même année, la cérémonie d’ouverture des yeux octroyait au Grand Bouddha son pouvoir spirituel.

Mais loin de se limiter à sa majestueuse statue, le Tôdai-ji désigne en réalité un complexe de temples parmi lesquels la salle du Bouddha, Daibutsu-den, est la plus populaire.

Ici, les merveilles architecturales sont légion.

Parvenu sur le site du temple, la Grande Porte Sud, ou Nandai-mon, donne le ton de la visite du haut de ses 25 mètres. Si aujourd’hui le mur d’enceinte du temple n’existe plus, cette immense structure en bois suffit à impressionner les visiteurs. Détruite par un typhon durant la période Heian (794 – 1185), elle fut plus tard reconstruite dans le style Daibutsu, au cours de l’époque Kamakura (1185 – 1333).

En plus des innombrables biches déambulant ici en liberté, deux gardiens colossaux (nio) en bois accueillent les touristes de part et d’autre de la porte. Tout en muscles et d’une hauteur d’environ 8 mètres, leur fonction première était de protéger l’accès au temple.

Une fois la porte franchie, le cloître intérieur se dessine devant nous. A gauche, on trouve le musée du temple. A droite, les tortues se prélassent dans le paisible étang du Miroir (kagami-ike).

Par delà le cloître vermillon, on accède enfin au bâtiment principal du Tôdai-ji : la salle du grand Bouddha ou Daibutsu-den. Il faudra au préalable s'acquitter de la somme de 500 yens

Avant même de pénétrer dans l’antre du Bouddha, les visiteurs ont un avant goût de l’envergure de son occupant. Avec ses 57 mètres de long et 50 mètres de large, le bâtiment qui l’abrite possède en effet le statut de plus grande construction en bois au monde. Sa taille fut pourtant réduite de 30 % lors de sa reconstruction au début des années 1700 à la suite d’un incendie !

A l’intérieur trône un gigantesque Bouddha Vairocana. Du haut de ses 15 mètres et de ses 380 tonnes, le Grand Bouddha de bronze de Nara demeure impassible devant le flot de visiteurs venu chaque jour le contempler. La main droite levée en signe d’apaisement, il repose sur une fleur et lotus et est flanqué des Bosatsu Kokuso et Bosatsu Nyorin Kannon, deux Bodhisattvas ou êtres ayant reçu l’illumination.

Répartis dans l’enceinte du temple, de multiples bâtiments secondaires agrémentent la visite du site. Parmi eux, la Salle d’Ordination Kaidan-in située sur la gauche de la Salle du Grand Bouddha, la Maison du Trésor Shôsô-in, la Tour de la Cloche shôrô ou encore la Salle du Lotus Hokke-dô où sont organisées les cérémonies du Hokke (sûtra du Lotus).

Quelques marches plus loin, le Nigatsu-dô (bâtiment du deuxième mois) permet de prendre de la hauteur et d'apprécier un superbe point de vue sur la ville depuis son balcon orné de lanternes. Au mois de mars chaque année, il accueille la cérémonie religieuse de l’eau et du feu nommée Shuni-e ou Omizu-tori.

Si le Tôdai-ji est le centre des écoles bouddhiques Kegon et Ritsu (école de l’ornementation fleurie et école de la discipline) toutes les branches du bouddhisme japonais y sont cependant étudiées.

Le temple figure au Patrimoine Mondial de L’UNESCO au titre des monuments historiques de l'ancienne Nara.

Il faut compter 20 minutes à pied pour rejoindre le temple depuis la gare Kintetsu Nara. En bus, l'arrêt "Todaiji Daibutsuden" se trouve à 5min de marche.

En savoir plus

Pour en savoir plus sur Todaiji.

Celine Villeneuve

Celine Villeneuve @celine.villeneuve

Depuis ma foudroyante rencontre il y a dix ans avec l'élégance japonaise (Femme se poudrant le cou d'Utamaro), ma soif de découvrir et comprendre chaque aspect de cette culture énigmatique ne se tarie pas. Mes études de japonais et mon séjour d’un an en tant que rédactrice web dans l’Archipel ...