Trois mochi avec de la crème glacée et un kuromame, ou thé noir, dont les graines ont été récoltées localement (Photo: Bonson Lam)

Café et Galerie Saika à Miyama

Testez le satoyama dans une vallée féérique vers Kyoto

Trois mochi avec de la crème glacée et un kuromame, ou thé noir, dont les graines ont été récoltées localement (Photo: Bonson Lam)
Mélanie Lemaitre   - 5 min read

Miyama est un petit village niché dans les montagnes entre Kyoto et Amanohashidate. Loin des lignes ferroviaires et des routes marchandes qui traversent le reste du Japon, il conserve son atmosphère tranquille. Aussi, la préservation de ses maisons au toit de chaume, qui constituent dorénavant l'emblème du village, augmente son charme.

La préfecture de Kyoto n'a pas échappé à l'exode rural de la population et des activités vers les zones urbaines qu'a connu une grande partie du monde. Par exemple, le célèbre washi (le papier japonais fait main dans la ville de Kurotani) recrute maintenant ses artisans dans la ville de Kyoto. Les ateliers de fabrication sont toujours situés à cet endroit, en raison des ruisseaux voisins et de leur eau propre qui est essentielle à la fabrication de washi. Depuis les années 1980, le mot satoyama est devenu un mouvement par lequel on renoue avec les modes de vie traditionnels, en harmonie avec l'environnement. Le terme sato signifie terre cultivable et yama signifie montagne, ce qui constitue une description pertinente de Miyama, avec ses fermes et ses maisons occupant les terrains plats alors que les montagnes boisées sont laissées intactes. L'existence d'une relation de symbiose entre l'homme et la nature induit que les agriculteurs travaillent dur afin d'optimiser leurs parcelles, et qu'ils s'occupent de la terre dont ils tirent leurs subsistances et leurs maisons en toit de chaume. Dans des villages tels que Kurotani et Miyama, redécouvrir la valeur d'une vie en union avec la nature a conduit à un renouveau. Un renouveau que vous pouvez observer dans la préservation des restaurants et des ateliers d'artisans, comme le café et galerie Saika.

Enlevez vos chaussures et détendez vous dans la véranda ou dans l'une des pièces en tatami simplement décorées avec un assemblage d'éléments anciens de la ferme, dont la plupart ont été faits main à partir des forêts et des champs voisins. Encadrées par de solides poutres en bois, les larges fenêtres laissent passer l'air et vous offrent une vue panoramique sur les montagnes situées derrière vous ou sur le village. Miyama est souvent comparé à un patrimoine mondial plus grand : le village Shirakawa-go, dans la préfecture de Gifu. Vous pouvez en effet vivre ici une expérience similaire, dans un lieu plus intime. Ces maisons Irimoya, qui ont été façonnées avec un toit de chaume, furent construites au 19e siècle et sont orientées dans la même direction.

Dans le café, le menu en japonais et en anglais reflète les changements de saison et propose de délicieuses friandises et boissons faites maison à partir de produits locaux, tels que le jus de shiso ou le jus de prune. L'assortiment dango (520¥) est composé de mochi (boulette pâtissière de riz) au millet et à l'armoise, servis avec de la gelée de café produite localement (et surmontée de crème glacée) et avec le célèbre thé noir, le tout vous offrant une pause divine après une randonnée dans la campagne voisine. Miyama est aussi connue pour ses sangliers et ses cerfs élevés en plein air, mais bien qu'il n'y ait pas de viande au menu de Saika, manger des ingrédients cueillis localement fait partie du plaisir que l'on a à vivre ici.

Au printemps, une fois que la neige commence à fondre, la galerie ouvre aussi ses portes et de nombreux évènements sont planifiés jusqu'à la fin de l'automne. On assiste souvent aux représentations d'artistes locaux qui pratiquent la poésie, l'aquarelle, la céramique, la menuiserie et la fabrication à la main d'accessoires en bambou.

Mélanie Lemaitre

Mélanie Lemaitre @mélanie.lemaitre