Dans la préfecture de Gifu, le village de Shirakawa-go et ses maisons de style gasshō, site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est l’un des paysages les plus photographiés du Japon. En été comme en hiver, sous la pluie ou sous la neige, le site est régulièrement pris en photo et je me suis toujours demandé comment les gens pouvaient bien prendre ces photos panoramiques, où l’on voit l’intégralité du village, sans être à bord d’un hélicoptère ou sans avoir à grimper sur une énorme colline. En réalité, la solution est plutôt simple…
Depuis l’auberge Shirakawa-go no yu (« Les thermes de Shirakawa-go »), je me suis tout d’abord dirigé vers la maison Wada. Juste devant l’entrée, j’ai pris le virage vers la gauche, puis j’ai suivi les autres touristes jusqu’au pied du mont Shiro (Shiroyama, le « mont Château »). Une ancienne route, barrée à la circulation, permet aux piétons d’atteindre le sommet en toute tranquillité, sans avoir à se soucier des voitures. Pour un jour d’automne, il faisait particulièrement doux. Il faisait bon ce jour-là, la forêt se parait déjà des couleurs de l’automne et la balade, d’une vingtaine de minutes environ, fut fort agréable. Ce chemin étant interdit d’accès en hiver, il est alors conseillé de prendre la navette, qui vous déposera au sommet en quelques minutes.
En arrivant au sommet, j’en eus le souffle coupé. J’avais une vue parfaite sur le village et les montagnes alentours : une vraie carte postale ! Alignés le long d’une barrière de protection, les gens prenaient à tour de rôle des photos en famille avec le village en arrière-plan. Comme j’étais également en famille, j’en ai profité pour prendre quelques photos moi aussi.
Un chemin sur la gauche de la route mène vers un replat parsemé d’arbres. Nous nous sommes faufilés à travers la foule, « sumimasen, sumimasen… ah gomen nasai » (des mots que vous entendrez beaucoup au Japon, littéralement « pardon, pardon, … euh excusez-moi »), pour atteindre une aire de repos. A proximité d’un espace qui, il me semble, devait être utilisé pour faire des feux de camp, assis sur des rondins de bois, nous avons sortis nos bentōs, fraîchement préparés le matin même. Des sandwichs, des boulettes de riz (onigiri), du poulet frit (kara-age) et des pommes : à l’abri des rayons du soleil, filtrés par les arbres, nous nous sommes offerts un pique-nique royal avec, en prime, une vue magnifique sur le village !
Pendant une trentaine de minutes environ, nous avons déjeuné, nous avons profité de la nature environnante et de ce moment de repos bien mérité. Puis, après avoir remballé nos affaires, nous avons rebroussé chemin. Sur ce même replat, un petit sanctuaire permet aux voyageurs de prier pour que leur retour se passe sans encombre.
Depuis cet emplacement qui, à seulement 25 mètres de l’entrée, surplombe la vallée toute entière, nous avons pu prendre nos plus belles photos des maisons de Shirakawa-go. Il y avait des photographes amateurs, munis pour la plupart d’appareils numériques, mais aussi des professionnels, qui transportaient tout leur matériel. Après les avoir observés attentivement, j’essayais de les imiter : « Clic ! … C’est dans la boîte ! ». En été, en hiver, au printemps ou en automne, peu importe la saison, pour vos photos, c’est vraiment l’endroit qui offre les meilleurs points de vue sur Shirakawa-go.
Avec l’estomac bien rempli et les photos en poche, nous nous sommes engagés sur le chemin du retour. En route pour la maison Wada, à la découverte du style gasshō !