Les textiles ont toujours eu un rôle très important dans la vie des Japonais. Les tisseurs et teinturiers japonais ont développé leur propre style distinctif avec la soie, le chanvre, le coton et d'autres fibres, en utilisant un éventail de tissages et de couleurs naturelles. Et bien qu'au fil des années de nouveaux styles se soient adaptés aux tendances d'aujourd'hui, leur esthétique d'origine et les techniques traditionnelles ont été préservées.
Un important centre de textile japonais se trouve à juste 60 minutes de train au nord de Tokyo dans une charmante ville nommée Yuki, dans la préfecture d'Ibaraki. C'est une cité riche en traditions et la ville natale du Yuki-Tsumugi. Yuki-Tsumugi est une technique japonaise de tissage de la soie vieille de 2000 ans et considérée comme l'une des meilleures qualité de soie du Japon. Elle est connue pour sa solidité mais aussi sa légèreté qui lui confèrent la réputation d'être la meilleure soie pour kimono, pouvant être conservée sur trois générations et même plus longtemps avec un petit peu d'entretien.
La technique du Yūki-Tsumugi est tellement unique qu'en 1956 le gouvernement japonais l'a désignée "bien culturel national immatériel" et en 2010 elle fut inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO. Il faut environ 40 processus, tous réalisés à la main, pour fabriquer le Yūki-Tsumugi. Ceci, depuis le dévidage des fils du cocon et leur filature jusqu'à la teinture des pelotes de soie au tissage, et selon les détails c'est un procédé qui peut prendre plusieurs mois et même jusqu'à un an ou plus pour un morceau de 13 mètres de long pour un kimono.
L'histoire et la technique de fabrication du Yūki-Tsumugi sont fascinantes et, fait exceptionnel, elles sont transmises de génération en génération à des hommes et des femmes expérimentés qui sont encore nombreux à vivre à Yuki. En faisant un voyage à Yūki vous pourrez apprendre l'histoire du Yūki-Tsumugi et quelques procédés de fabrication grâce à un certain nombre d'ateliers qui sont proposés.
Vous pouvez trouver de nombreux centres culturels, musées et boutiques non loin les uns des autres et de la gare principale de Yūki. Il y a un centre d'information touristique à l'extérieur de la gare de Yūki, juste à droite en sortant. Dans le même bâtiment se trouve Kiraku Kimono où l'on peut louer un kimono Yūki-Tsumugi pour la journée les week-ends de 10h à 15h. Le prix de la location est de 2000 yens pour les femmes et 2500 yens pour les hommes.
Deux endroits sont particulièrement recommandés pour tout apprendre sur l'histoire, la technique et les procédés du Yūki-Tsumugi. Le Yūki City Traditional Crafts Center est ouvert tous les jours sauf le mercredi de 10h à 16h. On peut y trouver un résumé détaillé en anglais sur l'histoire et chaque étape de la fabrication du Yūki-Tsumugi est expliquée. On peut même faire l'expérience du filage de la soie gratuitement ou encore tisser son propre article, comme par exemple un dessous de verre, pour 1500 yens avec un métier à tisser traditionnel appelé Jibata.
Tsumugi-no-Yakata, lui, est constitué de plusieurs bâtiments de style japonais traditionnel entourant une calme et jolie cour. L'établissement abrite un musée retraçant l'histoire du Yūki-Tsumugi, un atelier où l'on peut s'essayer au tissage et à la teinture à l'indigo. On y trouve également une salle d'exposition et une boutique où l'on peut voir et acheter des articles créés avec la technique du Yūki-Tsumugi. Tsumugi-no-Yakata est ouvert tous les jours sauf le mardi de 9h à 17h.
En vous promenant à travers la ville, vous passerez certainement devant des magasins de produits alimentaires locaux et des gourmandises de Yuki tels que le miso, la sauce de soja, le sake et une friandise appelée yude manju (un gâteau de riz bouilli servi chaud avec de la pâte de haricot rouge). Ne manquez pas les nombreux temples, les sanctuaires et les biens culturels historiques de la ville. Il y a de nombreux sites intéressants qui font de la visite de Yuki une expérience enrichissante.